Kogis, un message pour 2020.

Les Kogis vivent repliés dans les hautes vallées de la Sierra Nevada de Santa Marta. / DR

« Les Kogis sont les descendants des Tayronas, une des plus grandes sociétés précolombiennes du continent sud-américain à l’image des Incas, des Mayas ou des Aztèques. Ils vivent sur les hautes terres de la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le nord de la Colombie. Ils sont environ 18 000. »

Association Tchendukua,fondée par Eric Julien après avoir été sauvé d’un œdème pulmonaire par les Kogis

La Dépêche.fr

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Don et contre-don

« tu m’aides et je t’aide sans contrepartie rémunérée » se rencontre entre frères, beaux-frères ou voisins. Il n’est pas sans évoquer les systèmes de « SEL » (système d’échanges locaux), voire de solidarité qui se développe en cas de crise ou de pénuries dans nos sociétés modernes.

Harmonie, équilibre, solidarité, engagement, responsabilité, respect, écoute, en arrière plan de ce fonctionnement basé sur le don et le contre-don, se trouve un très « puissant » et très « efficace » système de valeurs partagées. Puissant, car il est en permanence expérimenté et entretenu par les Mamus qui en sont les gardiens vigilants. Efficace, car c’est sans doute grâce à ce système de valeurs et leur implacable détermination à le faire vivre, que les Kogis ont réussi l’extraordinaire tour de force d’arriver jusqu’à nous. C’est ce système d’intelligence collective, ce dialogue « créatif », indispensable à notre survie, cette intelligence « vécue », qui permettent d’incarner des valeurs au détriment du lien institutionnalisé ou contractuel qui éloigne et dissout la relation « sociale ». (LIK)

don et contre-don

« …Les Kogis possesseurs de parcelles de café ont pu vendre leurs récoltes dans la vallée, dégager des bénéfices et acheter des objets de consommation introuvables dans la Sierra. Certains Kogis ont pu avoir ce que d’autres ne pouvaient avoir. Divisions, jalousie, et même vols, ce qui ne s’était jamais vu chez les Kogis, ont commencé à apparaître. La différence s’insinuait dans la communauté, créant des déséquilibres, puisque, contrairement aux objets ou productions traditionnelles qui se trouvent à profusion dans leur environnement naturel, certains ont soudain eu accès à des objets totalement nouveaux. La décision a donc été prise d’abandonner les plants de café et de les laisser mourir doucement. Une façon de conjurer la mort et la destruction de leur culture…

… Il(s) perdai(en)t surtout le système de don et de réciprocité qui fonde leur identité et l’équilibre social du groupe. (KOG)  »

culture du café

 

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