Interview d’Akira Mizubayashi – Âme brisée
« Résumé de Âme brisée : Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père… L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie… »
Akira Mizubayashi écrit ses romans en Français
« En 1970, jeune étudiant, il étouffe dans la langue japonaise, qu’il assimile à une société consumériste et aux propos désabusés de ses camarades d’université : des mots dévitalisés, des phrases creuses. Un père austère et attendrissant a guidé son frère vers la musique ‐ l’auteur en a profité pour découvrir Mozart, qui l’éblouit et l’accompagnera toujours ‐ et n’hésite pas à offrir à son second fils un coûteux magnétophone pour qu’il puisse enregistrer les cours qu’il écoute sans cesse, et s’en imprégner. L’apprentissage du français lui offre, dit‐il, la possibilité de recommencer ma vie…, de remodeler et reconstruire l’ensemble de mes rapports à l’autre, bref de remettre à neuf mon être‐au‐monde. »